Dieu est inaccessible à la pensée et aucune réflexion n’accedera jamais au seuil de ce mystère, lequel, comme un horizon qui toujours se dérobe, éludera toujours la pensée qui entend le circonscrire. Et, en un temps aussi relativiste et athée que le nôtre, Dieu semble de fait plus lointain et inaccessible que jamais.
Cependant une réflexion doit savoir s’exonérer de l’hypnose qu’exerce le climat mental d’une époque et s’attacher à se libérer de ses propres limites afin de laisser place à l’intuition spirituelle qui dort d’un sommeil parfois lourd, mais jamais mortel, au fond du cœur.
Le point de vue adopté dans cet ouvrage est donc celui d’un philosophe qui ne se résout pas à adhérer au scepticisme contemporain et qui est a contrario convaincu de la justesse des principes spirituels véhiculés par la Sophia perennis – la Sagesse éternelle et universelle – qui ont été clairement exposés au XXe siècle par de brillants exégètes. Bien comprise, l’expression de ce patrimoine ancien, qui réunit en son sein tous les principes fondamentaux de la métaphysique, de l’anthropologie spirituelle et de la cosmologie, ouvre des perspectives de compréhension et de jugement largement méconnues.
Cette posture n’exclut cependant pas que l’auteur soit parfois perplexe devant certaines difficultés inhérentes à la manifestation historique desdits principes.
Érudite et savamment charpentée, la démonstration de Michel Clermont entend s’appuyer sur les savoirs acquis hier et aujourd’hui sans exclure ce qu’il peut y avoir de valide dans les positions opposées aux siennes. L’auteur, universitaire et linguiste, ne craint pas de s’affronter aux a priori, parti pris et superstitions qui parcourent la vulgate rationaliste de l’époque pour en montrer l’inanité ou les limites.
Une réflexion stimulante et bienvenue pour tous ceux qui sont en quête de sens.
